S’équiper pour l’alpinisme : la checklist pour choisir le bon matériel

Tu as déjà réalisé plusieurs sorties pour pratiquer l’alpinisme et tu veux t’équiper ? Nous te conseillons pour que tu puisses trouver le matériel qui va t’accompagner en toute sécurité.

Choisir des chaussures d’alpinisme

En alpi, tes chaussures sont tes plus grandes alliées. Elles doivent allier accroche et adhérence, être confortables et sécuriser tes appuis lorsque la pente est importante. Mais en fonction de ton type de course tu vas choisir des chaussures différentes. En effet, une course sur roche ou une course sur neige ou glace ne nécessite pas tout à fait les mêmes propriétés de la part d’une chaussure.

Tes chaussures d’alpinisme seront impérativement imperméables (membrane Gore-Tex® ou autre). En fonction de ta course tu prêteras aussi attention à leur degré d’isolation : si elles ne sont pas assez chaudes, tu risques d’avoir froid aux pieds, ce qui peut avoir des conséquences moyennement sympas sur tes orteils, en plus d’être inconfortable.

Tu peux généralement choisir entre un type de semelle rigide ou semi-rigide. Les semelles rigides sont recommandées pour l’alpinisme en haute-montagne.

Toutes les chaussures d’alpinisme sont équipées d’un pare-pierres pour protéger l’avant du pied des impacts liés au terrain. 

Le choix de ta chaussure est directement lié à celui de tes crampons ! Car en fonction du système de fixation de ceux-ci tu vas chercher des chaussures avec débord arrière ou débord arrière et avant.

Trouver le bon modèle de crampons d’alpinisme

Tu pars pour une course sur neige, sur terrain mixte ou cascade de glace ? Il te faut une paire de crampons !  Nombre de pointes et système d’attache seront les deux éléments essentiels pour choisir. 

Le système d’attache est important car il doit être compatible avec ta chaussure d’alpi.

Si tes chaussures n’ont pas de débord à l’arrière, les seuls crampons adaptés seront des crampons à lanières. 

Si tes chaussures ont un débord arrière tu pourras opter pour des crampons assez polyvalents, à fixations “semi-automatiques”. 

Si tes chaussures ont un débord avant et un débord arrière un système d’attache “automatique” est tout indiqué. 

Cela dit, aujourd’hui certaines marques proposent des systèmes d’attaches modulables pouvant de s’adapter en “automatique” ou “semi-automatique” en fonction de tes chaussures. 

Le nombre de crampons et leur placement sous le pied varie en fonction du terrain sur lequel tu vas réaliser ta sortie. L’inclinaison du terrain va être importante pour déterminer le type de crampon.

Pour les terrains les plus engagés (course sur glace) tu trouves des crampons jusqu’à 14 pointes. Pour la randonnée mixte glacier et rocher, cela peut aller de 10 à 12 pointes. 

Si tu pars en cascades de glace tu vas opter pour un crampon équipé d’une mono-pointe avant qui te permet de t’ancrer avec une grande précision. 

Enfin, la plupart des crampons sont équipés de plaquettes à neige, elles sont conçues pour éviter que la neige ne s’amasse sous ta chaussure, rendant les crampons complètement inutiles (ce qui est bien évidemment dangereux).

Il faut régler tes crampons à la taille de tes chaussures avant ta sortie pour éviter de devoir le faire dans le froid.

Tu veilleras à bien sécher tes crampons après chaque sortie afin de prolonger leur durée de vie et saches que sur certains types de crampons tu peux aussi changer les pointes lorsqu’elles sont moins affûtées.

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Photo: Soren Rickards

Pour aller avec tes crampons, il te faut choisir un piolet, comment faire ton choix ?

On ne présente plus le piolet, outil indispensable si tu prévois de partir sur une course d’alpi. Le piolet est utile pour t’aider et te sécuriser dans ta progression. Il est composé d’un manche, d’une tête (en haut du piolet) et d’une pique (en bas). La tête présente une lame dentée qui peut être complétée par une panne ou un marteau. La panne te sert à creuser la neige, le marteau à enfoncer les pitons pour sécuriser ta course. Tu commences à comprendre qu’en fonction du terrain de ta course tu n’utiliseras pas le même piolet. Spoilers : parfois tu en auras même un dans chaque main ! 

La forme du manche et la tête vont varier selon ton niveau et donc le type de terrain sur lequel tu effectues ta sortie.

Tu débutes et donc tu réalises des courses sur terrain peu technique, tu vas opter pour un piolet droit. Il t’aide à progresser un peu comme une canne. Tu choisis sa taille en fonction de la tienne : lorsque tu tiens la tête du piolet, le bras tendu le long du cours, la pointe de celui-ci doit arriver au niveau de ta cheville (la malléole précisément).  Lame crantée, panne pour creuser des marches dans la neige, ce piolet léger mais résistant est une bonne base pour débuter. Un seul suffit pour progresser. Il mesure généralement entre 65 et 75 cm (en fonction de ta taille) et pèse dans les 500 grammes.

Tu as déjà de l’expérience en alpinisme et tu cherches un piolet pour t’ancrer et qui soit polyvalent, tu vas choisir un piolet tout-terrain. Il sera un peu plus court que le piolet droit et plus galbé. Il va pouvoir te servir de point d’ancrage sur les terrains pentus, c’est pourquoi il t’en faudra parfois deux pour t’aider dans ta progression. Certains sont équipés d’une cale de main pour éviter qu’elle glisse. Plus court que le piolet droit, il mesure de 50 à 70 cm et est un peu plus lourd : environ 750 grammes. 

Tu pars en cascade de glace : il te faut un piolet technique. En fait, il t’en faut même 2 ! Car ils seront tes alliés pour progresser sur la paroi. Les piolets techniques sont très courbés (certains parlent de forme de banane), et ils sont le prolongement de ton avant-bras grâce à leur poignée déportée qui te permet de donner la force nécessaire à la lame pour s’ancrer solidement. En fonction de ta course tu peux changer la lame de ton piolet pour qu’elle soit parfaitement adaptée à la qualité de la glace.

Tu l’auras compris, tu choisis ton piolet en fonction de ton expérience en alpinisme et donc du terrain sur lequel tu pars. Évite de te faire une cascade de glace pour découvrir la pratique : tu te mettrais en danger inutilement, et ce serait sûrement pas très amusant. 

Comment choisir ta corde d’alpinisme ? 

La corde est un élément incontournable de ton équipement d’alpi. Premier critère : le type de corde. Pour faire de l’alpinisme tu prendras une corde dynamique (la semi-statique est à réserver à la spéléo ou au canyoning).

Ensuite, tu prendras impérativement une corde traitée pour les environnements humides. Elle ne se gorge pas d’eau et le traitement ralentit aussi l’usure de la corde. 

Corde simple, corde à double ou corde jumelée, les normes varient en fonction des pratiques. Certaines sont multilabels et répondent aux 3 normes te permettant d’avoir une corde pour plusieurs usages. 

Généralement en alpinisme et cascade de glace la corde à double d’un diamètre de 8 à 9 mm et de 50 à 60 mètres de longueur est recommandée. 

Attention : les cordes à doubles s’utilisent par deux, mais sont vendues à l’unité.

Et si tu pratiques souvent l’alpinisme, veille bien sur ta corde et vérifie toujours son état avant ta sortie. La gaine doit être intacte, protégeant ainsi l’âme de ta corde (et ta vie).

Avec la corde d’alpinisme tu auras besoin d’un baudrier !  

Le baudrier est ce que l’on appelle un EPI ou équipement de protection individuelle. Il est là pour te protéger la vie et doit résister si tu chutes lorsque tu es encordé. Ils respectent tous la norme CE EN 12277.

Si tu débutes tu choisiras un baudrier confortable, même s’il est un peu lourd. À l’inverse si tu es expérimenté et que tu veux t’alléger tu feras des concessions sur le confort pour avoir le baudrier le plus léger possible.

Pour trouver le baudrier parfait pour toi n’hésites pas à l’essayer en magasin par-dessus ta panoplie d’alpi. Il est important que tu t’entraînes à l’enfiler et à le régler !

Entraînes toi aussi à t’encorder pour savoir le faire efficacement sur le terrain. Il est important que maîtrises ton matériel d’EPI avant de partir en montagne. 

Ton sac d’alpinisme te simplifie la vie

Si tu restes sur une pratique très occasionnelle de l’alpinisme tu n’as pas besoin d’investir dans un sac à dos dédié. Mais si tu prévois de partir souvent tu auras besoin d’un sac d’alpi. Porter tes piolets, transporter ta corde ou accéder à ton matériel, le sac à dos conçu pour l’alpi est fait pour te faciliter la vie. 

Évidemment l’objectif est de rester le plus léger possible et non de profiter d’avoir un sac pour prendre du matériel inutile, tu optes donc pour un sac de 20 à 40 litres pour des sorties à la journée. Les sacs d’alpi sont généralement assez épurés pour te permettre de gagner des grammes.

Comment t’habiller pour pratiquer l’alpinisme ?

Comme pour tous les sports d’outdoor, l’alpinisme nécessite d’avoir les bons vêtements ! Je t’explique en détaillant quoi mettre en haut et en bas.

Quoi mettre comme vêtement en haut ?

Comme pour une rando tu vas opter pour la technique des 3 couches  ! 

Une couche de sous-vêtement qui évacue la transpiration pour que tu restes au sec (idéalement en laine mérinos comme ça en plus tu évites les mauvaises odeurs)

Une couche type petite doudoune ou polaire pour créer un espace d’air chaud autour de ton buste.

Et une couche imperméable et coupe-vent qui vient protéger les couches précédentes. Équipée d’une membrane type gore-tex elle est aussi parfois appelée hard shell (et la couche deux peut être une softshell)

Évidemment en fonction des conditions météos, tu adaptes cette tenue afin d’avoir suffisamment chaud. Il peut être nécessaire d’ajouter une autre couche de chaleur après la couche 2 polaire (tu mets donc sous-vêtement, polaire, doudoune et couche imperméable). 

L’objectif de la technique des 3 couches est de te permettre de retirer des couches pendant l’effort, et d’éviter d’être trempé si tu sues beaucoup. 

N’hésite pas à essayer tes couches les unes sur les autres chez toi avant de partir. Il faut que tu sois à l’aise pour réaliser tous les mouvements nécessaires à ton ascension ! 

Un bonnet fin à enfiler sous ton casque sera aussi utile pour avoir bien chaud.

Quoi mettre en bas ? 

Un pantalon imperméable et respirant comme ta veste hardshell est incontournable. Mais si tu es frileux ou frileuse ou que la météo est très froide sur ton parcours n’hésite pas à enfiler un legging (en laine mérinos ou tissu thermique) après ton caleçon ou ta culotte afin d’avoir les jambes bien au chaud. 

Et bien sûr les chaussettes doivent être chaudes et respirantes ! 

Avoir une paire de guêtres peut aussi être utile, elles viennent recouvrir tes chaussures et éviter les entrées de neige au niveau de la cheville. Par ailleurs, elles protégeront le bas de ton pantalon d’éventuels coups de crampons qui pourraient l’abîmer.

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Photo: Alain Vignal

Le casque, ta protection contre les chutes de pierre

Pour partir sur une course d’alpi tu prendras toujours un casque. Les casques pour alpinistes respectent tous la même norme (EN 12492). Celle-ci garantie l’absorption des chocs (ainsi que la limitation des pénétrations des objets (si une pierre tombe sur ton casque, et qu’elle le perce, elle n’entre pas en contact avec ton crâne, il y a une limite de poids bien sûr), et elle garantit que la résistance de la jugulaire pour que le casque reste sur ta tête en cas de chute. 

Donc tous les casques sont normés pour protéger ta tête (et ton cerveau), ensuite ils seront plus ou moins légers, avec plus ou moins d’aérations et éventuellement la possibilité d’y fixer une lampe frontale. Tu choisiras en fonction de tes besoins et tu essaieras bien le casque pour vérifier qu’il est confortable. Tu vas le porter de nombreuses heures alors prends le temps de choisir ! 

Quels sont les accessoires indispensables pour ta course d’alpinisme ?

Une trousse de secours et ta meilleure crème solaire 

En alpi tu pars impérativement avec une trousse de secours contenant une couverture de survie et une crème solaire SPF  50 même s’il n’y a pas de soleil. En montagne tu es plus exposé aux UV et la neige réverbère les rayons du soleil donc le risque de brûlures est important. Le stick à lèvre avec SPF 50 est aussi nécessaire.

Des lunettes de soleil pour glaciers 

Tu protèges ta peau du soleil, c’est bien mais sur neige ou glace il faut aussi penser à tes yeux. Là aussi tu optes pour la protection la plus forte : catégorie 4. Et idéalement tu prends celles qui ont une protection sur les côtés. Ainsi tes yeux sont bien protégés. Attention : tu ne dois pas conduire avec des lunettes de soleil catégorie 4.

Des gants

Ils ne sont pas dans la partie habillement, mais les gants sont nécessaires en alpinisme. Ils protègent tes mains de l’abrasion en cas de frottement sur la roche ou la glace. Évidemment il faut que tu gardes une bonne préhension même si tu portes des gants. Et en fonction des températures, tu voudras en porter une paire ou deux ! 

Un tour de cou 

C’est l’accessoire léger, petit et malin qui peut faire toute la différence. Porté autour du cou, il te protège du froid, en bandeau il isole tes oreilles si tu n’as pas de bonnet. Tu peux opter pour un bandeau en laine mérinos ou en synthétique en fonction de tes préférences.

Une lampe frontale

On part souvent tôt pour les courses d’alpi, donc si le soleil n’est pas levé tu auras besoin d’une lampe frontale qui éclaire loin. Et elle pourra toujours te servir si tu mets plus de temps à finir ta course que prévu. 

Découvre comment te préparer pour ta première ascension.

Normalement tu pars maintenant bien équipé pour tes courses d’alpi. N’hésite pas à compléter ton équipement ou à t’alléger quand tu auras suffisamment d’expérience pour savoir ce dont tu as réellement besoin et ce dont tu peux te passer. N’oublie jamais en revanche ton équipement de sécurité ! Amuse-toi bien 🙂