Nivologie – Connaissances de base

La Nivologie, qu’est-ce que c’est ? 
Jeune d’un demi-siècle, la nivologie est une science qui concerne l’étude de la neige et des avalanches. Comprendre leurs formations, leurs évolutions et leurs stabilités. Cette science s’appuie sur l’observation de terrain et des mesures précises. 
Quand vous préparez une sortie de ski de randonnée ou alpinisme, il est important de savoir si les conditions sont favorables ou non, pour ne pas vous mettre en danger. Connaître la fréquence de chute et la qualité de la neige depuis le début de la saison, vous permettra de déduire si le manteau neigeux est stable ou non. La nivologie se base essentiellement sur la pratique : plus on observe la neige et plus on sait l’interpréter, plus les décisions seront rapides pour minimiser les risques !
La nivologie passe également par l’étude des conditions extérieures : force du vent, orientations des pentes, température ambiante… Autant d’éléments qui peuvent altérer la stabilité de la neige.
Qu’est ce que le manteau neigeux : 
Formé par toutes les chutes de neiges successives au cours de l’hiver, le manteau neigeux est extrêmement changeant et instable. Sa composition n’est pas figée et au contraire, dès que la neige se dépose au sol, elle commence à se transformer : vent, refroidissement ou réchauffement de l’air..etc.  Sorte de millefeuille composé de couches correspondantes à chacune des chutes de l’hiver, la rupture de son équilibre provoque des avalanches. 
 
Les différents types d’avalanches : 
Cette masse de neige dévalant les pentes à plus ou moins grande vitesse est répartie en trois familles définies par le type de neige mis en cause dans le mouvement initial. 
 
  • L’avalanche de neige récente : 
Ces avalanches se produisent pendant ou peu après les chutes de neige. Elles se caractérisent par un départ ponctuel ou une cassure linéaire. Il est d’autant plus dangereux que l’aspect poudreux de la neige de surface ne donne pas l’impression de pouvoir subir une fracture linéaire (par plaque). L’écoulement et l’ampleur dépendent de plusieurs facteurs : quantité et qualité de la neige, température, densité de la neige, nature du sol ou encore la longueur de la pente. Les plus grosses d’entre elles peuvent aller jusqu’à 300 km/h et provoquent généralement d’énormes dégâts.
 
  • L’avalanche de plaque dure
Très dangereuses pour le skieur, les avalanches de plaque dure se font par cassures très nettes qui se propagent rapidement. L’instabilité de ces plaques tient essentiellement à la présence d’une sous-couche fragile. Brisés par le vent, les cristaux de neige sont réduits en fines particules qui, en se déposant au sol, prennent rapidement une bonne cohésion et forme une plaque. C’est aussi de cette façon que se forment des corniches près des crêtes. Les zones d’écoulement et d’arrêt de ces avalanches, bien visibles, sont parsemées de blocs de neige dure.
 
  • L’avalanche de neige humide (ou de fonte)
Ce type d’avalanche est directement lié à la présence d’eau liquide (pluie, fonte). Ces avalanches se produisent au cours de réchauffements importants souvent accompagnés de pluie. Les principales avalanches de neige humide sont visibles au printemps et se produisent dans les pentes très ensoleillées. Les vitesses sont relativement faibles (entre 20 à 60 km/h), mais ces avalanches ont une grande puissance dévastatrice car la neige est particulièrement lourde. Les dépôts, parfois de plusieurs mètres d’épaisseur, sont constitués de blocs informes de neige très dense.
 
Quels sont les comportements à adopter en cas d’avalanche ? 
 
  • Si une avalanche est sur le point d’être déclenchée, tentez de fuir sur les côtés pour rejoindre les bords ( surtout si vous êtes dans un couloir).
 
  • Si une avalanche est en train de vous emporter, débarrassez vous immédiatement de vos bâtons et essayez d’ouvrir les fixations des skis pour éviter l’effet d’ancre. Restez un maximum en surface en faisant passer la neige en dessous de votre corps. Dès le départ, il est important de se rappeler ces règles de base : Fermer la bouche et se protéger la tête avec les bras en les maintenant fermement devant le visage. Cela va permettre de créer une poche d’air entre votre nez et la neige, nécessaire à votre survie. 
 
  • Si vous êtes témoin d’une avalanche, observez bien le point de disparition de la personne ensevelie et le sens de l’écoulement de l’avalanche. Procédez ensuite à une recherche par DVA. 

Que faire avant chaque sortie :

Consultez la météo et les risques d’avalanches (sur météo France par exemple). Ne pas sous estimer les risques, il y a globalement plus d’accidents en niveau 2 qu’en niveau 4 ( par sous-évaluation du danger ). Evaluez les risques dès les premiers mètres de la phase d’approche : observez le massif, la couleur de la neige, la température, l’orientation du vent…Tout skieur doit savoir renoncer quand les conditions ne sont pas favorables. En montagne, il n’y a pas de place pour le doute. Apprendre à renoncer, c’est apprendre à ne pas s’exposer inutilement à des risques mortels. Il faut être capable de changer d’itinéraire rapidement ou d’annuler une sortie. Les conditions de neige évoluent en temps réel.  
 
Comment se former à la nivologie ?
La FFME (Fédération française de montagne et d’escalade) et l’Anena (Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches) sont les organismes les plus qualifiés en la matière. La CAF propose également des stages de Nivologie.