Marine Barnérias – l’aventure, un puissant remède contre la maladie

Rosy. C’est comme cela que Marine a renommé sa sclérose en plaques, une maladie auto-immune qui a fait basculer sa vie du jour au lendemain, alors qu’elle était encore étudiante. De nature combative et positive, Marine ne lâche rien. Étant auparavant très peu à l’écoute de ses sensations, elle décide alors de chercher la solution et de mieux se découvrir elle-même, en partant 8 mois en Nouvelle-Zélande, Birmanie et Mongolie. Elle est aujourd’hui présentatrice TV chez France 3, pour l’émission Littoral.

Nous avons eu la chance de l’avoir avec nous lors d’un live très enrichissant dans lequel Marine se livre sans filtre sur sa vie et son ressenti.
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Marine, tu dis que sans Rosy, tu n’aurais peut-être pas eu le même parcours, est-ce que tu penses que ce sont les événements de la vie qui font les personnes qu’on devient ? 
– « La vie est une belle aventure. Rien n’est écrit. Ce que je ressens profondément, c’est que tout ce qui nous arrive à un sens. Même si ce sont des choses extrêmement compliquées, des choses dures, je suis intimement convaincue que c’est la manière qu’on a de traiter ces choses-là, ce sont des manières de penser et de voir les choses. A partir du moment où tu te dis que la vie elle est bien faite et qu’elle te met des choses spécifiques sur ton chemin, tu vois les aléas d’une manière complètement différente. C’est vrai que Rosy a été un accélérateur. On sous-estime souvent de quoi on est capable. L’homme a une faculté d’adaptation exceptionnelle et nous avons en nous des ressources qu’on ne peut pas imaginer. 

C’est dans la vulnérabilité qu’on crée le mieux et qu’on se rend compte de l’importance des choses.

Comment arrives- tu à avoir cette force ? 
« Je déteste les fiches produits du bonheur. Je trouve que les aléas de la vie permettent de choisir son entourage et les personnes qui te tirent vers le haut. Il faut accepter les mauvais moments, les moments de doutes… Il ne faut pas admirer ce que les gens font mais s’en inspirer. Ce qui me permet d’avoir un équilibre aujourd’hui c’est d’arrêter de vouloir satisfaire tout le monde. J’étais quelqu’un de très connectée à l’extérieur, la vie de mes proches, le regard des autres, mais j’avais une confiance en moi superficielle. Dès qu’il nous arrive quelque chose, comme Rosy, on devient très vulnérable et on se concentre sur ce qu’on entend à l’extérieur et non par nous-même. Il faut savoir accepter ses failles.
Ce qui m’anime aujourd’hui est de faire de véritable choix professionnels, des choix qui me correspondent vraiment. Il faut qu’il y est du sens. Accepter ce que j’ai dans mon corps et me dire de ralentir. Jamais rien n’est acquis. Il faut avoir l’humilité de toujours se remettre en question. Avant je n’écoutais aucune sensation corporelle. Même si je bosse beaucoup, je sais pourquoi je le fais. Pourquoi je m’investis autant et j’y vais à fond. La méditation fait partie de ma vie et m’aide à équilibrer mes sensations corporelles. »
Tu penses que cet apprentissage sur l’écoute de ton corps, tu l’as apprise dans ton voyage ?
« Je retiens 3 choses : la puissance de l’observation, c’est quelque chose d’assez fort que j’ai appris grâce à la nature en Nouvelle Zélande, le peuple bouddhiste Birman et leur mentalité qui est devenu pour moi une vraie philosophie. La Birmanie est un pays qui m’a vraiment apporté avec l’écoute des sensations corporelles  qui me permet d’avoir un vrai équilibre quand on a énormément de chose à gérer. En Mongolie, ce que je retiens le plus, c’est la communication non verbale. L’opposé des médias d’aujourd’hui. La puissance de la communication non verbale, c’est ce qu’on a pu revivre pendant le confinement. La puissance d’un regard, d’un sourire… C’est ce que le peuple nomade en Mongolie m’a appris. »

Et toi aujourd’hui tu as peur de quoi ? Tu donnes une telle force qu’on dirait que personne ne t’atteint ?
« Oula non, je suis une grande chialeuse, et ça fait un bien fou ! De manière général, ma plus grande peur c’est d’oublier ma vulnérabilité. Le confinement nous rappel à quel point nous sommes « mortels », que nous pouvons mourir demain.Les maladies permettent de se rendre compte de ces choses là. Quand la vie reprend son cours et quand les projets avances, cette vulnérabilité on a souvent tendance à vite l’oublier. C’est dans la vulnérabilité qu’on crée le mieux et qu’on se rend mieux compte des choses. »

Les médias ont-ils pour toi un rôle responsable d’une communication qui n’est pas saine au détriment de ce qui est plus authentique ? 
« Aujourd’hui, concrètement au niveau des médias, ce que je trouve assez paradoxal, c’est que les médias reprennent les mêmes informations, les diffusent de la même manière, comme des robots. Ça génère de l’anxiété, de la peur et on subit l’information. Heureusement, il y a des médias alternatifs, mais c’est très compliqué de savoir où se trouve LA bonne informations et comment s’informer de la bonne manière. Ce qui m’intéresse, c’est de remettre de l’authenticité de ses médias, de la vérité et de la transparence dans l’information. On a tous une voix, quelque chose à apporter. J’ai eu envie avec mon associé Nathan, de monter un nouveau concept « Bota.TV » pour faire des émissions où tout le monde peut être journaliste pour redonner le micro aux gens comme toi et moi.»
Est-ce que toutes ces épreuves là ont changé ton regard sur le voyage ?
« Depuis mon grand voyage, j’ai fait des voyages plus courts qui ont été des moments assez forts. J’ai pris l’habitude de me faire des immersions en solitaire. Depuis que je suis rentrée, je n’ai pas refait de longs voyages, j’ai plutôt fait des voyages intérieurs, de la marche en France, dans les Alpes, dans les Pyrénées… Mon point de vue aussi a changé, ma manière de voir le monde… Je me suis remise en question sur mes envies assez égoïstes d’aller découvrir des peuples complètement isolés. Ce que je sais aujourd’hui c’est que je veux repartir. Il y a différentes idées de projets qui trottent dans ma tête sur des aventures en solitaire, en France et à l’étranger, toujours en lien avec quelque chose de physique. Ce sera un projet de marche et d’ascension mais je n’en dirai pas plus ! » 



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