La pollution lumineuse : quel impact sur l’environnement ?

Qu’est-ce que la pollution lumineuse ?

C’est tout simplement un excès de production lumineuse en milieu ouvert nocturne, d’origine humaine, conduisant à dégrader la perception de l’environnement. Elle désigne à la fois la présence nocturne anormale ou gênante de lumière et les conséquences de l’éclairage artificiel sur la faune et la flore. La pollution lumineuse peut affecter le rythme biologique des animaux, leurs activités nocturnes ou leurs migrations. En quelques chiffres, 28%s des vertébrés et 64%s des invertébrés sont nocturnes.
Chez les humains, la pollution lumineuse peut altérer les rythmes biologiques, en troublant le sommeil. De plus, elle réduit la visibilité du ciel durant la nuit et, sur le plan économique, conduit à une dépense inutile quand la lumière produite est dirigée vers le ciel.
L’éclairage public est le principal responsable. Autour d’une agglomération vue de loin, la zone urbanisée apparaît sous une coupole gazeuse de couleur orange (celle des lampes à vapeur de sodium).
Des associations de défense de l’environnement et d’astronomie ont fait prendre conscience de ce problème aux municipalités. Des solutions d’éclairage mieux adaptées réduisent considérablement la pollution lumineuse et génèrent des économies.

Pollution lumineuse, un phénomène méconnu dont il faudrait s’inquiéter

En effet, par un pouvoir d’attraction ou de répulsion selon les espèces, la lumière artificielle nocturne perturbe les déplacements de la faune. Ce phénomène se répercute à l’échelle des populations et des répartitions d’espèces. Certaines étant inévitablement désorientées vers des pièges écologiques, et d’autres voyants leur habitat se dégrader ou disparaître. Entre autres conséquences, notons que l’éclairage nocturne peut aussi constituer des zones infranchissables pour certains animaux à l’échelle d’un paysage, occasionnant ainsi une fragmentation des populations.
La pollution lumineuse est une forme de pollution assez peu évoquée car a priori peu néfaste pour la santé lorsqu’on la compare aux pollutions plus classiques : déchets, pollution de l’air, eaux souillées, pollution des sols… Pourtant, la pollution lumineuse n’est pas sans conséquence sur notre santé, le vivant est peut-être facilement réduit.
En 2017, 83 % de la population mondiale et plus de 99 % de la population des États-Unis et de l’Europe vivaient sous un ciel pollué par les éclairages artificiels. Un tiers de l’humanité ne voit plus la voie lactée dont 60 % d’Européens et près de 80 % des Nord-américains.

« La trame noire »

De ce constat a émergé la notion de « trame noire », s’ajoutant à celle de « trame verte et bleue ». L’objectif est de limiter la dégradation et la fragmentation des habitats dus à l’éclairage artificiel par l’intermédiaire d’un réseau écologique formé de réservoirs et de corridors propices à la biodiversité nocturne. À l’heure où la biodiversité connaît un effondrement sans précédent, l’identification, la protection, la mise en place et/ou la réhabilitation de trames noires devient un enjeu environnemental majeur.

Et les étoiles dans tout ça ?

Les autres grandes victimes de cette pollution sont les étoiles. Aujourd’hui l’éclairage artificiel émis par différentes sources (éclairages publics et privés, enseignes et publicités lumineuses…) génèrent un halo lumineux qui s’étend bien au-delà des villes et villages. Ce phénomène rend difficile la possibilité de contempler un beau ciel étoilé. Actuellement, l’ONU envisage de considérer le ciel étoilé comme « patrimoine commun de l’humanité ».

La pollution lumineuse en France

De très rares endroits en France sont préservés. Les agglomérations génèrent des halos lumineux visibles à forte distance. Ainsi, il est devenu maintenant très difficile de contempler un ciel pur et bien noir. Seuls quelques endroits ne sont pas encore envahis par nos lumières, comme la Corse ou certaines zones très peu peuplées de l’hexagone. Il est ainsi devenu indispensable pour les observations astronomiques de s’isoler loin des habitations, même des villages, et en altitude. En moins de 50 ans, une grande partie de la population française s’est privée de la beauté de la voie lactée qui n’est plus visible, tout comme 80% des étoiles. Les astrophysiciens et les astronomes amateurs, fortement gênés, dénoncent cette situation. Ainsi, ils se sont regroupés en associations pour aider les maires des communes à diminuer leur éclairage mal adapté avec des réverbères mieux pensés et moins nombreux.

Quelles mesures mises en place pour réduire cette pollution ?

À l’étranger, plusieurs régions d’Italie et de République tchèque notamment, ont adopté des textes en faveur d’une réduction de la pollution lumineuse, comme c’est le cas de Tucson en Arizona (États-Unis) qui ont renouvelé la quasi-totalité de son éclairage.

Côté français Nature Environnement Haute-Savoie, fédération départementale des associations de protection de l’environnement, se mobilise sur cette thématique pour aider les politiques publiques à appréhender la notion de pollution lumineuse. FNE Haute-Savoie travaille ainsi à la prise en compte de la trame noire par les aménageurs afin d’améliorer localement la protection de la biodiversité.
Dans ces conditions, il est facile de comprendre pourquoi les observatoires sont installés dans des zones désertiques loin de toutes perturbations atmosphériques liées aux activités humaines.
De plus, les effets supposés de la lumière artificielle sur notre santé sont assez préoccupants bien qu’encore peu relatés et confirmés.